Que se passe-t-il si on n’entreprend pas de traitement à l’apparition des premiers symptômes ?
En l’absence de traitement, les bactéries vont continuer à se multiplier et à sécréter des toxines qui vont provoquer une inflammation et une destruction progressive de l’os.
Quand l’os n’est plus suffisant pour maintenir les dents en place, elles deviennent mobiles. Au stade avancé, des abcès peuvent apparaître, les dents sont trop mobiles pour rester sur l’arcade et devront être extraites. Surtout, les maladies parodontales peuvent avoir un effet sur l’état de santé général du patient.
Grossesse et parodontologie
Répercussions de la grossesse sur les tissus parodontaux et répercussions de la maladie parodontale chez la femme enceinte : la double liaison dangereuse !
La grossesse physiologique ayant des répercussions au niveau de la cavité buccale en général et au niveau du parodonte (gencive, os maxillaire et ligament) en particulier. Elles se produisent au niveau de la flore parodontale, au niveau du système immunitaire, et au niveau tissulaire.
Les modifications que subissent les divers organes de la femme enceinte sont nombreuses ; la similitude surtout histologique qui existe entre l’appareil génital et la muqueuse buccale, laisse suggérer que la grossesse fait apparaître des tableaux pathologiques évidents à ce niveau.
Répercussions de la maladie parodontale sur la grossesse
Des bactéries à l’origine de la parodontite lesquelles induisent un processus inflammatoire local pourraient conduire au passage dans la circulation générale de médiateurs de l’inflammation. Ces dernières représentent des facteurs qui déclenchent diverses complications obstétricales comme l’accouchement prématuré (BoggesseK au J obstet 2005).
Les bactéries pourraient traverser le placenta et donner l’impulsion inflammatoire suffisante pour provoquer le début des contractions utérines (straub B Audra P 2007 actualités pharmaceutiques).
Répercussion de la grossesse sur les tissus parodontaux
Les variations hormonales qui se produisent pendant la grossesse vont avoir des répercussions négatives sur le milieu bucco-dentaire et en particulier les gencives :
- En altérant la qualité du joint gencive – dent qui en temps normal agit comme un bouclier contre la pénétration des bactéries dans le sillon gingivo-dentaire.
- En perturbant le système de défense immunitaire qui en temps normal réagit à la présence des bactéries pathogènes de la cavité buccale (influence des hormones sexuelles sur l’immunité).
- En augmentant la réponse inflammatoire de la gencive qui présente des signes cliniques plus visibles et plus douloureux (saignement gonflement rougeur douleur).
- Par l’influence des hormones stéroïdes et de leur effet sur la micro vascularisation.
- Par l’influence des hormones sexuelles sur la flore gingivale qui favorisent la prolifération de certaines espèces bactériennes pathogènes actives sur les tissus parodontaux.
Le facteur causal reste microbien, d’où l’importance du dépistage microbiologique précoce, car le plus souvent les patientes sont porteuses de ces bactéries avant la grossesse ; elles travaillent au déchaussement au ralenti car l’organisme se défend et aucun signe clinique n’est encore décelable.
La grossesse sera le révélateur d’une infection jusqu’alors indolore mais déjà présente qui porte désormais le nom de gingivite gravidique. Le saignement des gencives est un signal d’alarme à ne pas ignorer.
Le dépistage systématique de tous et toutes, mais de manière encore plus urgente chez les femmes enceintes ou projetant de l’être reste la meilleure prévention.
Le bilan parodontal complet avec prélèvement de la plaque dentaire ; l’étude au microscope des bactéries réalisée au cabinet pendant la consultation permet un diagnostic précis et une prise en charge précoce.
Le suivi des femmes enceintes permet de contrôler et de traiter l’infection microbienne, de gérer leurs désagréments gingivaux, de prévenir des complications obstétricales liées à la bactériémie, de stopper la lyse osseuse éventuelle.
Le traitement vise à supprimer la flore bactérienne pathogène et à redonner aux tissus gingivaux la possibilité de se ré-attacher à la racine dentaire, fermant ainsi la porte d’entrée aux germes vers la profondeur osseuse. Dépister et traiter avant la grossesse permet d’utiliser certains produits de désinfection et des antibiotiques locaux très efficaces que l’on ne peut plus utiliser ensuite.
Traiter pendant la grossesse appelle un traitement non médicamenteux, s’appuyant sur de méthodes d’assainissement mécaniques et des traitements laser assistés ; le traitement pourra, si nécessaire être complété après l’accouchement par une désinfection médicamenteuse.
Diabète et parodopathie
La relation bidirectionnelle entre diabète et parodontopathies a été clairement établie.
Les parodontopathies, facteur de risque pour le diabétique
- Les maladies parodontales sont directement associées à une élévation du risque des complications du diabète.
- Elles ont une influence sur l’équilibre glycémique et participent au déséquilibre insulinique ; elles apparaissent comme un facteur de perturbation des équilibres homéostasiques, susceptible d’entraîner des manifestations pathologiques à distance du foyer buccal d’origine.
- Les patients diabétiques atteints d’une maladie parodontale sévère ont un risque de mortalité trois fois plus élevé que ceux sans maladie parodontale (Saremi 4). Le traitement de la parodontopathie améliore la maîtrise de la glycémie chez les diabétiques.
Une méta-analyse de cinq études
Au total, l’équipe néerlandaise a repris cinq études concernant 371 patients de 53 à 67 ans, suivis pendant 3 à 9 mois. Leur hémoglobine glyquée (HbA1c) variait de 7,2% à 10,2 %. On constate qu’elle s’améliore avec le traitement de la parodontopathie, comparativement aux sujets non traités, la réduction moyenne étant de 0,40%, statistiquement significative.
Le diabète, facteur de risque des maladies parodontales
- Le diabète favorise le développement d’une parodontite (Miller et al 1992). Le diabète va limiter le fonctionnement des cellules de défense, ce qui facilite la persistance bactérienne dans la poche parodontale et augmente la destruction parodontale.
- Les sujets diabétiques ont trois fois plus de risques de développer une maladie parodontale que les patients non diabétiques (Emrich et all 1991).
- Le risque d’alvéolyse (perte de l’os de soutien des dents) est 4,2 fois plus élevé chez les diabétiques (Taylor et al 1998).
- Les recommandations de l’ANAES recommandent un examen bucco-dentaire annuel du patient diabétique.
- Un examen microscopique de la plaque dentaire permet un examen précis de la flore de présente et un diagnostic précoce avant l’apparition des premiers signes cliniques qui annoncent souvent des pertes osseuses déjà irréversibles.